Cendres défunt : quelles options et possibilités ?
Après une crémation, la question du devenir des cendres se pose. Depuis 2008, la loi interdit de conserver les cendres d’un défunt à domicile et de les partager. Cette loi a attribué aux cendres humaines le même statut et la même protection juridique qu’un corps inhumé. Il est ainsi précisé dans le Code Civil que « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. (…) les cendres des personnes dont le corps a donné lieu à crémation doivent être traités avec respect, dignité et décence ». La loi impose ainsi un cadre légal à la destination des cendres : un espace cinéraire ou un espace naturel.
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Quand récupérer les cendres d’un défunt ?
Il est possible de récupérer les cendres de son défunt trois ou quatre heures après la crémation, mais l’usage est plutôt de les récupérer quelques jours après. Cette opération de remise d’urne funéraire a lieu directement auprès du crématorium ou auprès de l’agence de pompes funèbres en charge des obsèques.
Qui peut récupérer les cendres après une crémation ?
L’urne peut être remise :
- À la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles (celle qui a signé les documents officiels liés aux obsèques. Son nom figure sur les documents remis au crématorium)
- À l’opérateur de pompes funèbres mandaté
- À toute personne désignée par la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles. Dans ce cas, celle-ci devra se munir de la procuration et d’un document d’identité.
Que dit la réglementation à propos des cendres d’un défunt ?
Plusieurs destinations sont autorisées par la législation pour les cendres après une crémation. Sous réserve de respecter certaines conditions, les cendres d’un défunt pourront reposer au sein d’un cimetière, dans un terrain privé, en pleine nature, en mer, dans une rivière.
La réglementation interdit tout partage des cendres funéraires : un seul et unique lieu de repos devra donc être choisi par les proches du défunt.
Les différentes destination des cendres au sein d’un cimetière
Le columbarium
Il est possible de déposer une urne funéraire au sein d’une case d’un colombarium. Cette case est un cube, inséré dans un mur ou une structure, de dimension standard (50 cm sur 50 cm). Elle peut contenir plusieurs urnes. Ces cases font l’objet de concession de durée variable, allant de 10 ans à 50 ans.
La cavurne
Il est aussi possible d’inhumer une urne dans ce qui s’apparente à une tombe de petite dimension. Cette autre alternative s’appelle la cavurne, c’est une concession en pleine terre. En plus du coût de la concession, il faudra prévoir la construction d’un monument cinéraire, qui pourra être minéral ou végétalisé.
La sépulture classique
- Une urne peut être inhumée dans une sépulture classique ou dans un caveau familial. En effet, des cercueils et des urnes peuvent cohabiter au sein d’une même concession, même dans le cas d’une concession dite « pleine terre ».
- Il est également possible de sceller une urne sur un monument funéraire. L’urne devra être choisie dans cette optique et disposer de caractéristiques de solidité suffisante pour garantir la protection des cendres qu’elle recueille. Des matériaux robustes, comme le granit, le bronze ou encore des alliages d’aluminium, sont adaptés à ce choix.
Le jardin ou le puits du souvenir
Au sein d’un cimetière, il est enfin possible de procéder à une dispersion des cendres, dans un espace dédié que l’on appelle, selon les cimetières, le jardin ou le puits du souvenir.
Généralement, il se compose d’un espace de dispersion ainsi que d’une stèle permettant d’indiquer les noms des défunts dont les cendres ont été dispersées ici. Cette dispersion est généralement réalisée par l’agence de pompes funèbres en charge des obsèques, elle peut s’accompagner d’une véritable cérémonie.
Inhumer des cendres dans un terrain privé
Pour inhumer une urne funéraire dans un terrain privé, il faut obtenir l’accord de la Préfecture locale. Cela nécessite que le terrain ne soit pas situé en zone urbaine et que le propriétaire s’engage à autoriser l‘accès à toute personne souhaitant venir se recueillir. Il devra donc créer un droit de passage perpétuel conduisant au lieu d’inhumation de l’urne.
Disperser des cendres en pleine nature
Si vous souhaitez disperser les cendres de votre défunt en pleine nature, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Disperser les cendres sur terre
La loi permet la dispersion des cendres funéraires en pleine nature, dans de grandes étendues sans aménagement. Les parcs situés en zone urbaine ne sont pas considérés comme des espaces de pleine nature, les voies publiques non plus.
Cette dispersion peut être effectuée par la famille elle-même. Il est aussi possible de choisir une urne biodégradable (en terre ou en sable) que l’on pourra dans ce cas enterrer.
Disperser les cendres en mer
La dispersion de cendres funéraires en mer est autorisée à 300 mètres du littoral, hors des voies et espaces publics maritimes balisés. En cas d’immersion de l’urne funéraire, il faudra être situé à une distance de 6 km des côtes. Cette contrainte a pour vocation d’éviter que l’urne soit pêchée ou qu’elle s’échoue sur une plage. Dans ce cas, l’urne devra être biodégradable et soluble, des modèles en sel existent spécifiquement pour cette destination.
Disperser les cendres dans une rivière ou un lac
Il est également autorisé de disperser les cendres d’un défunt dans une rivière ou un plan d’eau, à condition que ces derniers soient non navigables.
Disperser les cendres dans les airs
La dispersion des cendres par voie aérienne est légale si elle est effectuée au-dessus d’espaces naturels dépourvus de voies publiques. Quel que soit le moyen de vol choisi (avion, montgolfière, parapente, drone…), il faudra en amont obtenir une autorisation de la Direction Générale de l’Aviation Civile Française pour ce dernier vol, et respecter les distances légales.
Des sociétés spécialisées apportent leur concours pour ce type de dispersion.
Qu’impose la loi pour les dispersions en espace naturel ?
Les proches se doivent d’informer la mairie de naissance du défunt du lieu précis de la dispersion des cendres. Cette déclaration doit être effectuée dans le mois qui suit cette opération. Cela permet d’établir la traçabilité des cendres et d’identifier clairement un lieu de recueillement pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre ultérieurement. Les bateaux qui fournissent un service de dispersion de cendres funéraire ont pour habitude de transmettre aux proches le point GPS du lieu de dispersion, c’est ce dernier qui devra être déclaré en mairie.
Quelles sont les règles pour le transport d’une urne funéraire ?
Transport d’une urne en France
Pour les trajets en France, aucune disposition particulière ne s’impose. Il n’y a pas de formalités particulières pour se déplacer en voiture, en car ou train mais il est conseillé de se munir du certificat de crémation avec soi. En avion, pour un vol national, il faudra respecter les conditions de la compagnie aérienne (l’urne doit être placée en soute ou en cabine selon les compagnies).
Transport d’une urne vers l’étranger
Si l’urne doit quitter le territoire national, il faudra certifier son scellement. Selon les villes, ce service est effectué directement au crématorium ou dans un commissariat. Il faudra ensuite obtenir une autorisation de transport de cendres en dehors du territoire métropolitain. Celle-ci est délivrée par le préfet du département du lieu de crémation du défunt ou du lieu de résidence du demandeur. L’agence de pompes funèbres en charge des obsèques peut vous accompagner dans ces démarches.